Une surcharge hospitalière orchestrée

En avril 2020, le pays disposait de 1510 lits de soins intensifs. Le 15 octobre 2021, ce nombre était tombé à 831, soit une diminution de 45 %. Un allègement était évidemment nécessaire, car près de la moitié des lits d’urgence étaient restés inoccupés en mars 2020, alors que les hôpitaux avaient augmenté leurs capacités. Sur la période allant de mars 2020 à octobre 2021, le taux d’occupation moyen a été de 67.3 %, avec un pic maximal de 81.2 %¹. Il est intéressant de croiser cette statistique suisse avec les chiffres du CHUV Centre hospitalier universitaire vaudois, institution phare de la Suisse romande. D’après les rapports annuels de 2018, 2019 et 2020, l’occupation des soins intensifs adultes était respectivement de 87,5 % 87,8 % et 81,1 %, soit… une baisse en 2020 de -6,7 %^2.

«Pour la première fois depuis 2011, le nombre de personnes hospitalisées a diminué en 2020 […] et cela de 5.8% par rapport à 2019. Les personnes positives au COVID-19 ont représenté 2.9% des hospitalisations et 4.2% des journées de soins.»

Office fédéral de la statistique – 19 novembre 2021

Des chiffres qui corroborent notre analyse et montrent bien que la surcharge hospitalière liée au Covid-19 est inexistante.

Il ne paraît pas très honnête d’agiter le spectre de la surcharge hospitalière pour inciter la population à se faire vacciner alors que les autorités ont diminué les capacités de prise en charge au cours des 18 mois précédents. On conclura qu’elles ne craignent pas une recrudescence de cas graves, probablement en raison d’un effet protecteur du vaccin pour les plus de 65 ans (dont 90 % sont vaccinés), de l’immunité naturelle d’une partie de la population ou encore de la létalité plus faible du variant Delta.